2 Nous avons révélé le Livre sous forme d’une récitation[616] en langue arabe, afin que vous puissiez en comprendre la signification.
[616] Tandis que le Livre - la parole d’Allah - fut révélé à Moïse sous forme d’écrits gravés sur des tables. Ne dit-on pas d’ailleurs, en parlant de la Bible, « les Ecritures », alors que le Livre révélé au prophète Mouhammad est appelé « Coran » (« récitation » ou « lecture », en arabe).
3 Nous te relatons, à travers cette révélation du Coran, les récits les plus sublimes et les plus édifiants dont tu n’avais jusqu’ici aucune connaissance.
4 Joseph dit un jour à son père[617] : « Père ! J’ai vu en rêve onze astres, ainsi que le soleil et la lune, tous prosternés devant moi[618]. »
[617] Jacob, fils d’Isaac, lui-même fils d’Abraham. [618] Les exégètes expliquent que les onze étoiles que Joseph vit en rêve représentent ses frères, tandis que le soleil et la lune symbolisent sa mère et son père. Voir la réalisation de ce rêve au verset 100 où tous, par déférence envers lui, se prosternent devant Joseph.
5 Jacob dit : « Mon fils ! Garde-toi de décrire ton rêve à tes frères qui pourraient, par jalousie, chercher à te nuire. Satan est en effet l’ennemi déclaré de l’homme.
6 C’est ainsi que ton Seigneur portera son choix sur toi en t’enseignant l’interprétation des rêves et en te comblant, toi et la famille de Jacob, de Ses faveurs[619] comme Il a comblé auparavant tes pères Abraham et Isaac. Ton Seigneur est Omniscient et infiniment Sage. »
8 Les frères de Joseph se dirent un jour : « Joseph et son frère[620] sont plus chers à notre père que nous qui pourtant sommes plus nombreux[621]. Notre père est manifestement dans l’erreur !
[620] Benjamin. [621] Joseph et Benjamin, selon les Ecritures, ont pour mère Rachel, l’épouse préférée de Jacob, tandis que la plus grande partie des fils de Jacob lui ont été donnés par Léa, son autre épouse et sœur de Rachel.
9 Tuons Joseph ou abandonnons-le en quelque terre éloignée afin que notre père n’ait d’yeux que pour nous. Nous nous comporterons ensuite en hommes vertueux[622]. »
[622] En nous repentant de notre geste. Autre sens : nous pourrons ensuite vivre en paix.
10 Mais l’un d’entre eux dit : « Ne tuez pas Joseph ! Jetez-le plutôt, si vous êtes décidés à agir, au fond d’un puits où quelque voyageur de passage pourra le recueillir. »
13 Jacob répondit : « Je serai bien triste de vous voir l’emmener. Je redoute que, dans un moment d’inattention de votre part, un loup ne vienne le dévorer. »
15 Lorsque, déterminés à l’abandonner au fond d’un puits, ils eurent emmené Joseph avec eux, Nous lui révélâmes : « Tu leur rappelleras un jour ce forfait, sans qu’ils te reconnaissent[623]. »
17 Ils dirent : « Père ! Nous sommes allés rivaliser d’adresse[624], en laissant Joseph près de nos effets. C’est alors qu’un loup est venu le dévorer. Tu ne nous croiras pas, même si nous disons la vérité[625] ! »
[624] Ou : de vitesse. [625] Autre sens : tu ne nous croirais pas, même si nous étions à tes yeux des hommes sincères.
18 Ses fils lui présentèrent alors la tunique de Joseph, tachée d’un sang qu’ils attribuèrent faussement à leur frère. Jacob répliqua : « Voilà plutôt un forfait que vous vous êtes plu à tramer. Il ne me reste plus qu’à m’armer de patience avec la plus grande dignité. Qu’Allah me donne la force de supporter vos mensonges ! »
19 Une caravane fit halte à proximité du puits et envoya un homme tirer de l’eau. Après avoir jeté son seau[626], l’homme dit : « Heureuse trouvaille ! Un jeune garçon ! » Ils dissimulèrent leur découverte, résolus à le vendre comme une vulgaire marchandise. Mais Allah savait parfaitement ce qu’ils faisaient.
21 L’Egyptien[627] qui en fit l’acquisition fit cette recommandation à son épouse : « Traite-le convenablement. Il nous sera peut-être utile ou alors pourrons-nous l’adopter. » C’est ainsi que Nous avons établi Joseph dans ce pays afin de lui enseigner l’interprétation des rêves. Nul, en vérité, ne saurait contrecarrer la volonté d’Allah, ce que la plupart des hommes ignorent.
23 La maîtresse de maison tenta de le séduire. Après avoir fermé toutes les portes, elle s’exclama : « Viens ! Je suis à toi ! » Joseph répliqua : « Qu’Allah m’en préserve ! Comment pourrais-je trahir mon maître qui m’a si généreusement accueilli ? Les traîtres peuvent-ils espérer prospérer ? »
24 Elle le désira et lui-même l’aurait désirée s’il n’avait vu un signe de son Seigneur. C’est ainsi que Nous l’avons préservé du péché et de l’infamie, lui que Nous avons élu parmi Nos serviteurs.
25 Alors que tous deux se précipitaient vers la porte[628], elle déchira sa tunique par derrière. Arrivés à la porte, ils se retrouvèrent face au maître de maison auquel la femme dit : « Quelle sanction mérite celui qui a voulu abuser de ton épouse sinon d’être jeté en prison ou d’être impitoyablement châtié ? »
[628] Joseph tentant de lui échapper et elle de le rattraper.
26 « C’est elle qui a tenté de me séduire », se défendit Joseph. Un parent de l’épouse dit : « Si la tunique de Joseph est déchirée par devant, elle dit la vérité et c’est lui qui ment.
28 Constatant que la tunique était déchirée par derrière, le mari dit : « Voilà bien une ruse dont les femmes sont coutumières ! Vos ruses sont redoutables ! »
29 Puis, se tournant vers Joseph, il dit : « Joseph, oublie ce qui s’est produit », avant d’ajouter à l’adresse de son épouse : « Et toi, implore pardon pour le péché dont tu t’es rendue coupable. »
30 Des femmes, en ville, disaient : « L’épouse du grand Intendant tente de séduire son serviteur dont elle est éperdument amoureuse. Elle est manifestement dans l’erreur. »
31 Blessée par leurs propos qui étaient parvenus à ses oreilles, elle décida de les inviter à une collation. Après les avoir installées dans un salon préparé à cet effet, elle remit à chacune un couteau avant d’ordonner à Joseph de paraître. Troublées par sa vision, incapables de contrôler leurs émotions, les femmes se tailladèrent les mains en s’exclamant : « A Allah ne plaise ! Il ne peut s’agir d’un simple mortel ! Ce ne peut être qu’un ange merveilleux ! »
32 Elle leur dit : « Voilà celui que vous me faites le reproche d’aimer. J’ai effectivement tenté de le séduire, mais il a résisté à mes avances. Or, s’il ne se plie pas à ma volonté, il sera certainement jeté en prison et vivra dans l’humiliation. »
33 Joseph dit : « Je préfère, Seigneur, me retrouver en prison plutôt que de céder à leurs avances. Mais si Tu ne me préserves pas de leurs intrigues, je crains de me comporter en ignorant et de succomber à la tentation. »
36 Deux jeunes gens[629] entrèrent en même temps que lui en prison. L’un d’eux lui dit : « Je me suis vu en rêve en train de presser du raisin[630] », tandis que l’autre affirma : « Quant à moi, j’ai rêvé que je portais sur la tête du pain que des oiseaux venaient picorer. Donne-nous l’interprétation de ces rêves. Tu en as visiblement la capacité. »
[629] Ou : deux serviteurs. [630] Pour en faire du vin, précisent certains.
37 Joseph répondit : « Je vous expliquerai vos rêves avant que votre repas ne vous soit apporté. Cela fait partie des facultés que j’ai reçues de mon Seigneur après avoir renoncé au culte d’un peuple qui ne croit ni en Allah, ni au Jour dernier,
38 pour suivre la religion de mes ancêtres Abraham, Isaac et Jacob. Il ne nous appartient pas d’associer une quelconque divinité à Allah. Cette foi pure de toute idolâtrie est une grâce d’Allah envers nous et envers les hommes, mais la plupart d’entre eux ne sont pas reconnaissants.
39 Mes deux compagnons de prison. Est-il préférable d’adorer une multitude de divinités ou Allah, le Dieu unique qui a soumis à Son pouvoir l’ensemble de la Création ?
40 Vous n’adorez, en dehors d’Allah, que des noms sans aucune réalité que vous et vos ancêtres avez inventés sans vous fonder sur la moindre preuve révélée par Lui. Il n’est d’autorité que celle d’Allah qui vous a ordonné de Lui vouer un culte exclusif et sincère. Telle est la vraie religion, mais la plupart des hommes l’ignorent.
41 Mes deux compagnons de captivité ! L’un de vous deux[631] recommencera à servir du vin à son maître, tandis que l’autre sera crucifié avant que les oiseaux ne viennent se nourrir de sa tête. Sachez que les rêves dont vous avez demandé l’interprétation se réaliseront. »
42 Se tournant vers celui dont il savait qu’il aurait la vie sauve, il dit : « Evoque mon cas devant ton maître. » Mais Satan lui fit oublier la requête de Joseph qui demeura donc plusieurs années en prison.
43 Le roi dit : « J’ai vu en rêve sept vaches grasses dévorées par sept vaches décharnées[632], mais aussi sept épis verts et sept autres desséchés. Donnez-moi l’explication de cette vision vous autres, grands d’Egypte, si vous êtes en mesure d’interpréter les rêves. »
45 Se souvenant de Joseph après plusieurs années, celui des deux hommes qui eut la vie sauve dit : « Moi, je vous en donnerai l’explication. Laissez-moi aller m’enquérir de leur signification. »
46 Une fois en sa présence, l’homme dit : « Joseph ! Toi, l’homme véridique ! Donne-nous l’interprétation de ce rêve où l’on voit sept vaches grasses dévorées par sept vaches décharnées, mais aussi sept épis verts et sept autres desséchés, afin qu’à mon retour, ceux qui m’ont envoyé en soient informés. »
47 Joseph répondit : « Les récoltes seront abondantes sept années consécutives[633] au cours desquelles vous laisserez en épis les céréales que vous aurez moissonnées[634], à l’exception du minimum nécessaire à votre consommation.
[633] Correspondant aux sept vaches grasses. [634] Afin qu’ils se gâtent moins rapidement.
48 Viendront ensuite sept années de disette[635] qui épuiseront ce que vous aurez mis en réserve pour les affronter, sauf une petite quantité que vous conserverez.
50 Informé, le roi ordonna : « Qu’on m’amène cet homme ! » Mais lorsque l’envoyé du roi fut en sa présence, Joseph lui dit : « Retourne chez ton maître et interroge-le sur l’histoire de ces femmes qui se sont tailladé les mains. Mon Seigneur connaît parfaitement leurs intrigues. »
51 Le roi interrogea alors ces femmes : « Que s’est-il donc passé lorsque vous avez tenté de séduire Joseph ? » Elles dirent : « A Allah ne plaise ! Il n’a, à notre connaissance, commis aucun mal ! » La femme du grand Intendant décida de passer aux aveux : « La vérité éclate à présent. Il dit vrai, c’est moi qui ai tenté de le séduire.
52 J’affirme cela afin qu’il sache que je ne l’ai pas trahi en son absence[636] et parce que je sais qu’Allah n’assiste jamais les traîtres dans leur entreprise.
[636] Que je n’ai pas trahi Joseph par mes calomnies, selon certains commentateurs ou, que je n’ai pas trahi mon mari, en commettant l’adultère, selon d’autres.
53 Je ne cherche pas pour autant à m’innocenter. L’homme est sans cesse poussé au mal par son âme, excepté celui que mon Seigneur, par miséricorde, préserve du péché. Mon Seigneur, en vérité, est Très Clément et Très Miséricordieux. »[637]
[637] Selon certains exégètes, dont Ibn Kathîr, ces deux derniers versets, comme l’indique le contexte, rapportent les paroles de la femme du grand Intendant, tandis que la majorité des commentateurs, à l’image d’At-Tabari, attribuent ces mots à Joseph lui-même qui aurait refusé de suivre l’envoyé du roi avant que la vérité n’éclate et que son maître ne sache qu’il ne l’a pas trahi.
54 Le roi dit : « Qu’on me l’amène ici ! Je souhaite me réserver sa compagnie. » Après s’être entretenu avec lui, le roi lui dit : « Nous t’élevons aux plus hautes dignités et t’investissons de notre confiance aujourd’hui. »
56 C’est ainsi que Nous avons assis l’autorité de Joseph dans ce pays où il pouvait désormais s’installer là où il le désirait. Nous touchons de Notre grâce qui Nous voulons, sans jamais laisser se perdre la récompense des hommes de bien.
59 Après avoir pourvu à leur ravitaillement, il leur dit : « Revenez accompagnés d’un frère que vous avez de votre père[639]. Ne voyez-vous pas que je fais bonne mesure et réserve le meilleur accueil ?
62 Joseph ordonna à ses serviteurs : « Replacez dans leurs bagages l’argent qu’ils ont déboursé[640], en espérant qu’en le découvrant, une fois de retour chez eux, ils seront incités à revenir. »
[640] En échange des denrées qu’ils ont achetées. Il peut également s’agir de marchandises que les fils de Jacob sont venus troquer contre de la nourriture.
63 De retour auprès de leur père, ils dirent : « Père ! Il nous sera à l’avenir interdit de nous ravitailler si nous nous présentons sans notre frère. Laisse-le donc venir avec nous, nous saurons veiller sur lui. »
64 Il répondit : « Dois-je vous le confier comme autrefois je vous ai confié la garde de son frère ? Mais Allah, dont la miséricorde est sans égale, saura veiller sur lui mieux que vous. »
65 Découvrant, en déballant leurs bagages, que leurs biens leur avaient été rendus, ils dirent : « Que désirer de plus, père ? Nos biens nous ont été restitués. Si nous repartons avec lui, nous pourrons ravitailler notre famille, tout en veillant sur notre frère qui, par sa seule présence, nous permettra d’obtenir facilement la charge d’un âne[641] supplémentaire. »
[641] Le terme arabe employé désigne toute bête de somme. Certains traduisent donc par « la charge d’un chameau ».
66 Jacob dit : « Je ne le laisserai vous accompagner que si vous jurez par Allah de me le ramener à moins d’être totalement vaincus. » Ayant reçu cet engagement de ses fils, il leur dit : « Allah est témoin de ce que nous disons. »
67 Il leur fit cette recommandation : « Mes fils ! Gardez-vous de pénétrer dans la cité où vous vous rendez par une seule et même entrée, mais plutôt par des portes séparées. Mes conseils ne vous seront toutefois d’aucune utilité contre les décrets d’Allah auquel appartient toute décision et auquel je m’en remets entièrement. C’est à Lui, en effet, que doivent s’en remettre ceux qui cherchent un appui sûr. »
68 Leur entrée dans la ville, conformément aux recommandations de leur père, ne pouvait en rien les soustraire au décret d’Allah. Il s’agissait seulement d’une précaution que Jacob ressentit le besoin de prendre. Il savait parfaitement, comme Nous le lui avons enseigné, que rien ne peut modifier Nos arrêts, ce que la plupart des hommes ignorent.
69 Lorsqu’ils se présentèrent à Joseph, ce dernier dit en aparté à son frère Benjamin : « Je suis ton frère. Ne sois donc plus attristé par leur conduite passée. »
70 Après avoir fait charger leurs montures, Joseph ordonna qu’une coupe soit dissimulée dans les bagages de son frère. Puis un homme les interpella : « Caravaniers ! Vous êtes des voleurs ! »
72 Ils répondirent : « Nous cherchons la coupe du roi. Celui qui la rapportera obtiendra la charge d’un âne. » « Je m’en porte garant », ajouta l’un d’eux.
73 Les frères de Joseph dirent : « Par Allah ! Vous savez très bien que nous ne sommes pas venus dans ce pays pour commettre le mal et que nous ne sommes pas des voleurs. »
75 Ils répondirent : « Celui dans les bagages duquel la coupe sera découverte devra, en punition de son geste, être livré à sa victime[642]. C’est ainsi que nous punissons les voleurs. »
76 Joseph commença par examiner leurs bagages avant ceux de son frère[643] dont il finit par extraire la coupe. C’est ainsi que Nous avons inspiré cette manœuvre à Joseph qui ne pouvait se saisir de son frère selon la loi du pays, à moins qu’Allah n’en décide ainsi. Nous élevons en rang qui Nous voulons[644]. Mais il n’est d’érudit qui ne trouve plus savant que lui.
[643] Afin de ne pas éveiller leurs soupçons. [644] Par la science que Nous lui accordons.
77 Les frères de Joseph dirent : « S’il a volé, l’un de ses frères a dû agir de la sorte avant lui. » Joseph, qui ne montra aucune réaction, se dit en lui-même : « Votre conduite est encore plus infâme. Mais Allah sait la vilénie de vos calomnies. »
79 Joseph répondit : « Qu’Allah nous garde de retenir un autre homme que celui chez qui nous avons retrouvé notre bien. Nous serions vraiment injustes en agissant ainsi. »
80 Désespérant de le fléchir, ils se mirent à l’écart pour se concerter. L’aîné dit : « Avez-vous oublié que vous avez pris un engagement envers votre père et que déjà vous avez manqué à votre parole au sujet de Joseph ? Je ne quitterai donc pas ce pays avant que mon père ne me l’ait permis ou qu’Allah, le plus équitable des juges, n’ait rendu Son jugement en ma faveur.
81 Retournez auprès de notre père et dites-lui : « Père ! Ton fils a commis un vol. Nous ne rapportons que ce dont nous avons été témoins, sans savoir ce qui s’est réellement produit[645].
[645] Autre sens : Nous ne pouvions savoir qu’il se rendrait coupable d’un vol.
83 Le père répliqua : « Voilà plutôt un forfait que vous vous êtes plu à tramer. Il ne me reste plus qu’à m’armer de patience avec la plus grande dignité. Allah, l’Omniscient, l’infiniment Sage, me les rendra peut-être tous un jour. »
84 Se détournant d’eux, il ajouta : « Comme je suis triste de l’absence de Joseph ! » La prunelle de ses yeux avait blanchi à cause de la douleur qui l’accablait[646] et qu’il avait de la peine à contenir.
87 Mes fils ! Allez donc vous enquérir du sort de Joseph et de son frère, sans jamais désespérer de la miséricorde d’Allah. Seuls les impies désespèrent de la miséricorde du Seigneur. »
88 Lorsqu’ils furent en présence de Joseph[647], ils dirent : « Grand Intendant ! Nous souffrons, nous et les nôtres, de la disette et n’avons apporté qu’une somme modique[648]. Fais-nous, malgré cela, bonne mesure et sois charitable. Allah récompense toujours les âmes charitables. »
[647] A leur retour, pour la troisième fois, en Egypte. [648] Ou : de maigres marchandises (à échanger contre de la nourriture).
90 Ils s’exclamèrent : « Serais-tu Joseph ?! » Il répondit : « Je suis, en effet, Joseph et celui-ci est mon frère. Allah nous a comblés de Ses faveurs. Que celui qui craint le Seigneur et supporte patiemment les épreuves sache qu’Allah ne laisse jamais se perdre la récompense des hommes de bien. »
96 L’homme qui lui apporta l’heureuse nouvelle plaça la tunique sur le visage de Jacob qui aussitôt recouvra la vue. Il dit : « Ne vous ai-je pas dit qu’Allah m’a révélé des choses que vous ignorez ? »
99 Lorsque Jacob et sa famille se présentèrent à Joseph, celui-ci accueillit ses père et mère en disant : « Entrez en Egypte où, par la volonté d’Allah, vous vivrez en toute sécurité. »
100 Il fit asseoir ses père et mère à ses côtés sur son trône, puis tous se prosternèrent devant lui[649]. Joseph dit : « Père ! Voici que mon rêve d’autrefois se réalise par la volonté d’Allah qui m’a comblé de Ses faveurs en me faisant sortir de prison et en vous faisant venir du désert après que Satan eut semé la division entre mes frères et moi. Mon Seigneur, l’Omniscient, l’infiniment Sage, se montre bienveillant envers qui Il veut.
[649] Les parents de Joseph et ses onze frères. Leur religion leur permettait en effet de se prosterner devant les personnes de haut rang pour les saluer. Cette pratique fut ensuite interdite aux musulmans qui ne doivent se prosterner que devant Allah (Tafsîr ibn Kathîr).
101 Seigneur ! Tu m’as investi d’une part d’autorité et m’as appris à interpréter les rêves. Toi, Créateur des cieux et de la terre, Tu es mon Maître ici-bas et dans l’au-delà. Fais-moi rejoindre, à ma mort, les croyants vertueux en homme entièrement soumis à Ta volonté ! »
102 Ce sont là des événements inconnus de toi que Nous te révélons. Tu n’étais pas parmi eux lorsque les frères de Joseph décidaient de commettre leur forfait.
108 Dis : « Voici ma voie : j’appelle les hommes, avec la plus grande clairvoyance, à vouer un culte exclusif et sincère à Allah, imité en cela par ceux qui me suivent. Gloire à Allah ! Je ne suis point du nombre des païens. »
109 Nous n’avons suscité avant toi, pour recevoir Nos révélations, que des hommes[650] vivant dans les cités. N’ont-ils pas parcouru le monde et médité le sort de leurs devanciers ? La Demeure dernière est bien meilleure pour ceux qui craignent le Seigneur. Etes-vous donc dépourvus de toute raison ?
110 C’est seulement lorsque les Messagers perdaient tout espoir de voir les leurs croire en eux que Nous leur portions secours, sauvant alors ceux que Nous choisissions[651]. Notre châtiment ne saurait être écarté des criminels.
[651] Autre sens : c’est seulement lorsque, Notre secours tardant à venir, les prophètes perdaient espoir de voir les mécréants périr que finalement Nous décidions de les punir tout en sauvant ceux que Nous choisissions.
111 Il est certainement dans leur récit[652] des leçons pour des hommes doués de raison. Le Coran n’est pas une invention, mais la confirmation des Ecritures antérieures et l’exposé détaillé de toute chose, un guide et une miséricorde pour les croyants.
[652] Le récit de Joseph et de ses frères, pour certains exégètes ou, plus généralement, celui des Messagers.
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Parameters: translation_key: (the key of the currently selected translation) sura_number: [1-114] (Sura number in the mosshaf which should be between 1 and 114) aya_number: [1-...] (Aya number in the sura)
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