1 Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être avant de créer de celui-ci son épouse et, de ce couple, une multitude d’hommes et de femmes qu’Il a dispersés sur terre. Craignez Allah au nom de qui les uns implorent les autres et gardez-vous de rompre les liens du sang[232]. Allah vous observe en permanence.
[232] Autre sens : craignez Allah au nom de qui les uns implorent les autres, de même que vous vous implorez les uns les autres au nom des liens du sang qui vous unissent.
2 Remettez aux orphelins leur patrimoine[233]. Ne les spoliez pas de leurs biens pour les ajouter aux vôtres, préférant ainsi des gains illicites aux biens honnêtement gagnés. Ce serait là un grave péché.
[233] Restituez aux orphelins qui atteignent l’âge adulte, et qui sont visiblement capables de les gérer, leurs biens dont vous aviez jusqu’ici la gérance.
3 Si vous craignez, en épousant les orphelines sous votre tutelle, de vous montrer injustes envers elles, il vous est permis d’épouser, en dehors d’elles, deux, trois ou quatre femmes parmi celles qui vous sont autorisées[234]. Mais si vous redoutez de ne pas les traiter avec équité, alors contentez-vous d’une seule épouse ou des femmes esclaves en votre possession. Voilà le plus sûr moyen d’éviter toute injustice.
[234] Le tuteur d’une orpheline qui craint de ne pouvoir lui verser la dot que reçoivent les femmes de son rang ne doit pas chercher à l’épouser, mais peut prendre en dehors d’elle une ou plusieurs épouses (Tafsîr ibn Kathîr).
4 Remettez de bon cœur à vos femmes la dot qui leur revient de droit. Si toutefois elles vous en abandonnent une partie de bonne grâce, il vous est permis d’en disposer à votre aise.
5 Ne remettez pas aux personnes frappées d’incapacité juridique[235] les biens placés sous votre tutelle - biens dont Allah a fait votre subsistance -, mais utilisez-les afin de pourvoir à leurs besoins en nourriture et en vêtements. Et adressez-vous à elles de manière convenable.
[235] C’est-à-dire, celles incapables de jouir d’un droit, comme les enfants, orphelins notamment, les aliénés ou les faibles d’esprit.
6 Eprouvez les orphelins[236] dès qu’ils sont en âge de se marier. Si alors vous constatez en eux une certaine maturité, vous pouvez leur remettre leurs biens. Ne vous empressez pas de les dilapider avant qu’ils n’aient atteint l’âge adulte. Que celui qui peut s’en passer s’en abstienne et que celui qui est dans le besoin en use conformément aux usages. Que des témoins assistent à la remise des biens. Allah est cependant un témoin amplement suffisant.
[236] Eprouvez, vous tuteurs, leur capacité à jouir de leurs biens.
7 Aux hommes[237] revient une part déterminée des biens, importants ou insignifiants, laissés en héritage par leurs parents et leurs proches, de même qu’aux femmes revient une part déterminée des biens laissés par leurs parents et leurs proches[238].
[237] Entendons : aux héritiers de sexe masculin, hommes et enfants. [238] Avant l’islam, seuls les hommes avaient droit à l’héritage au détriment des femmes. Ce verset annule donc cette pratique, et ce, près de treize siècles avant que la femme n’ait droit à l’héritage en France et dans la plupart des pays se disant civilisés et soucieux des droits de la femme.
8 Et lorsque les proches parents[239], les orphelins et les nécessiteux assistent au partage, qu’une part de l’héritage leur soit accordée et que des paroles convenables leur soient adressées.
[239] Parmi ceux qui n’ont pas droit à l’héritage.
9 Que ceux qui appréhenderaient eux-mêmes de laisser des enfants en bas âge craignent Allah dans la manière dont ils traitent les orphelins et leur adressent des paroles justes.
10 Ceux qui mangent injustement les biens des orphelins ne font en réalité que s’emplir le ventre de feu. Ils brûleront, pour prix de leur forfait, dans les flammes de l’Enfer.
11 Voici ce qu’Allah vous prescrit au sujet de vos enfants : au garçon revient la part de deux filles[240]. Si le défunt ne laisse que des filles, deux ou plus, elles se partageront les deux tiers de l’héritage, tandis que la fille unique en obtiendra la moitié. Le père et la mère du défunt ont chacun droit au sixième de l’héritage si ce dernier laisse une descendance. Dans le cas contraire, et si le père et la mère sont les seuls héritiers, cette dernière en reçoit le tiers[241]. Si toutefois le défunt laisse des frères et sœurs, sa mère n’obtiendra que le sixième[242]. Le partage de l’héritage ne peut cependant avoir lieu qu’après exécution du testament et règlement des dettes du défunt. Vous ne savez pas qui, de vos ascendants ou de vos descendants, vous est le plus utile[243]. Ces règles sont imposées par Allah qui est Omniscient et infiniment Sage.
[240] Avant l’islam, tout l’héritage revenait aux fils, les filles étant exclues du partage. Allah ordonne donc que la fille soit l’égale du fils quant au droit à l’héritage. Néanmoins, le lot revenant à chaque enfant diffère selon le sexe, le garçon recevant une part deux fois plus grande. En effet, contrairement à la femme, l’homme supporte certaines charges familiales (Tafsîr ibn Kathîr). [241] Le reste revenant au père. [242] Le reste de l’héritage, selon la majorité des jurisconsultes, étant attribué au père, tandis que les frères et sœurs ne reçoivent rien. [243] Ne privilégiez donc ni les uns ni les autres dans le partage de l’héritage.
12 A vous, les hommes, revient la moitié de ce que laissent vos épouses, si celles-ci meurent sans postérité. Dans le cas contraire, vous en recevrez le quart, après exécution du testament et règlement des dettes. Et à vos femmes revient le quart de ce que vous laissez, si vous n’avez pas de progéniture. Dans le cas contraire, elles en recevront le huitième, après exécution du testament et règlement des dettes. Et si le défunt, homme ou femme, ne laisse ni ascendants, ni descendants, mais un frère ou une sœur[244], alors chacun aura droit au sixième de l’héritage[245]. S’ils sont plus de deux, ils s’en partageront le tiers, après exécution du testament - qui ne doit pas léser les héritiers - et règlement des dettes. Ces prescriptions émanent d’Allah qui est Omniscient et Longanime.
[244] Utérin, précisent les exégètes. Le cas des frères et sœurs consanguins et germains sera, quant à lui, abordé au dernier verset de cette sourate. [245] Ici, comme dans la plupart des cas, la femme hérite la même part que l’homme. Dans dix situations, la femme reçoit même plus que l’homme, par exemple dans le cas où une femme meurt en laissant un époux, qui reçoit le quart, et une fille, qui obtient la moitié de l’héritage. L’homme, pour sa part, ne reçoit plus que la femme que dans quatre cas de figure. Il existe même des cas où la femme hérite au détriment de l’homme qui se voit totalement privé d’héritage. Ces règles de succession sont guidées par le seul souci de justice et d’équité.
13 Telles sont les lois d’Allah. Or, quiconque obéit à Allah et Son Messager sera admis par le Seigneur dans des jardins traversés de rivières où il demeurera pour l’éternité. Voilà le bonheur suprême.
14 Quant à celui qui désobéit à Allah et Son Messager, et transgresse Ses lois, il sera introduit dans un feu où, voué à un châtiment humiliant, il demeurera éternellement.
15 Contre celles de vos femmes qui commettent l’acte infâme[246], requérez le témoignage de quatre d’entre vous. S’ils témoignent contre elles, que les femmes coupables soient enfermées jusqu’à ce qu’elles rendent l’âme, à moins qu’Allah ne leur offre un recours.
16 Si deux d’entre vous s’en rendent coupables, punissez-les sévèrement. Mais s’ils se repentent et s’amendent, ne vous en prenez plus à eux. Allah, dans Son infinie miséricorde, accepte toujours le repentir de Ses serviteurs[247].
[247] Selon l’avis unanime des savants de l’islam, ces deux derniers versets ont été abrogés par le verset 2 de la sourate 24.
17 Allah, cependant, accepte uniquement le repentir de ceux qui, après avoir, dans leur ignorance, commis le mal, s’en repentent sans attendre[248]. Voilà ceux dont Allah, Omniscient et infiniment Sage, accepte le repentir.
[248] D’être à l’agonie, précise la plupart des exégètes, en s’appuyant notamment sur le verset qui suit immédiatement.
18 Car il ne saurait y avoir de repentir pour celui qui persiste dans le péché jusqu’au jour où, la mort se présentant à lui, il dit : « Je me repens à présent », ni pour ceux qui meurent en mécréants. A ceux-là, Nous avons préparé un douloureux châtiment.
19 Vous qui croyez ! Il ne vous est pas permis de recevoir les femmes en héritage contre leur gré[249], ni de porter préjudice à vos épouses dans le but de récupérer une partie des biens que vous leur avez accordés[250], à moins qu’elles ne commettent une abomination prouvée[251]. Veillez, au contraire, à vous comporter convenablement envers vos épouses. Et si vous éprouvez de l’aversion pour elles, sachez que vous pouvez avoir en aversion une chose dans laquelle Allah a placé une grande bénédiction.
[249] Avant l’islam, les proches du défunt avaient tous les droits sur sa veuve dont ils héritaient littéralement puisqu’ils pouvaient l’épouser contre son gré, la marier de force à un autre ou encore lui interdire de se remarier (Tafsîr ibn Kathîr). [250] Afin que, sous la pression, elles renoncent à tout ou partie de leur dot ou à l’un de leurs droits en contrepartie de la séparation (Tafsîr ibn Kathîr). [251] Comme l’adultère.
20 Que celui qui souhaite répudier une femme pour en épouser une autre ne reprenne rien de la dot, aussi importante soit-elle, qu’il a accordée à la première. Oseriez-vous, en la reprenant, vous rendre coupable d’une injustice et d’un péché flagrant ?
22 Gardez-vous de prendre pour femmes les anciennes épouses de vos pères, exception faite du passé[253]. Voilà un acte infâme, une attitude haïssable et une pratique odieuse !
[253] Quiconque a contracté un tel mariage dans le passé n’a pas commis de péché.
23 Vous sont interdites[254] vos mères[255], vos filles[256], vos sœurs, vos tantes paternelles et maternelles, vos nièces, filles de vos frères ou de vos sœurs, les femmes qui vous ont allaités, vos sœurs de lait, les mères de vos épouses, les filles, élevées dans votre giron, des femmes avec lesquelles vous avez consommé le mariage - vous ne commettez donc aucun péché en les épousant si le mariage avec leurs mères n’a pas été consommé - ainsi que les anciennes épouses de vos fils biologiques[257]. Il vous est également défendu d’avoir pour épouses deux sœurs en même temps, exception faite du passé. Allah, en effet, est Très Clément et Très Miséricordieux.
[254] Vont être énumérées les catégories de femmes qu’un homme ne peut épouser. [255] Et ascendantes. [256] Et descendantes. [257] Les épouses des fils adoptifs ne sont donc pas concernées par cet interdit.
24 Vous sont également interdites les femmes mariées, à l’exception de celles capturées à la guerre. Voici ce qu’Allah vous prescrit. En dehors de cela, il vous est permis d’user de vos biens pour vous unir par voie légale, non en débauchés. Remettez donc obligatoirement une dot à celle avec laquelle le mariage a été consommé. Vous ne commettez cependant aucun péché si, d’un commun accord, vous décidez de modifier la dot préalablement fixée. Allah, en vérité, est Omniscient et infiniment Sage.
25 Quiconque, parmi vous, n’a pas les moyens d’épouser une croyante de condition libre peut choisir une femme parmi les esclaves croyantes. Allah connaît parfaitement la réalité de la foi des unes et des autres qui, en outre, sont égales par l’humanité[258]. N’hésitez donc pas à les épouser avec le consentement de leurs maîtres en leur versant de bon gré une dot convenable. Choisissez-les parmi les femmes chastes qui ne se livrent pas à la débauche et ne prennent pas d’amants. Mais si, une fois mariées, elles commettent l’adultère, la moitié de la peine réservée aux femmes libres leur sera infligée. Une telle union[259] n’est toutefois autorisée qu’à celui d’entre vous qui craint de tomber dans le péché. Il est cependant préférable de supporter patiemment le célibat. Allah est Très Clément et Très Miséricordieux.
[258] Une esclave peut très bien être plus croyante qu’une femme libre. En outre, à l’image de la femme libre, l’esclave est un être humain. Ne répugnez donc pas, en cas de besoin, à les épouser. [259] Avec une esclave remplissant les conditions mentionnées précédemment.
26 Allah entend vous exposer Ses lois, vous indiquer la voie suivie par vos devanciers et accepter votre repentir. Allah est Omniscient et infiniment Sage.
27 Allah entend vous guider vers le repentir, tandis que ceux qui suivent aveuglément leurs passions voudraient que vous vous écartiez dangereusement du droit chemin.
29 Vous qui croyez ! Que les uns ne s’emparent pas sans droit des biens des autres, mais que vos transactions soient le fruit d’un consentement mutuel. Ne courez pas à votre perte[260]. Allah est, envers vous, Très Miséricordieux.
[260] En commettant des péchés. Autre sens : n’attentez pas à vos jours ou à la vie des autres.
31 Si vous évitez les péchés les plus graves qui vous sont interdits, Nous effacerons vos péchés véniels et vous réserverons un digne accueil au Paradis.
32 Ne convoitez pas les faveurs qu’Allah a réservées à certains d’entre vous. Aux hommes, en effet, revient la juste récompense de leurs œuvres, de même qu’aux femmes revient la juste récompense de leurs œuvres. Mais demandez à Allah de Ses faveurs. Allah a une parfaite connaissance de toute chose.
33 A chacun de vous, Nous avons assigné des héritiers, parmi ses ascendants, ses descendants et ses proches parents, auxquels revient une part des biens qu’il a laissés. Remettez également la part que vous vous êtes engagés à leur verser à ceux auxquels vous êtes liés par un pacte[261]. Allah, en vérité, est témoin de toute chose.
[261] Allah ordonne ici que soient honorés les engagements antérieurs, consistant pour l’homme à léguer à ses alliés une part de son héritage. Mais cette pratique, encore en vigueur au début de l’islam, fut finalement abrogée.
34 Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des qualités dont Allah a doté les uns de préférence aux autres et des charges familiales que les premiers doivent supporter[262]. Les femmes vertueuses se montrent donc, par la grâce d’Allah, obéissantes, fidèles et honnêtes en l’absence de leurs époux[263]. Quant à celles qui montrent des signes de rébellion, vous devrez d’abord les exhorter puis, au besoin, fuir leurs couches et, en dernier recours, les corriger. Si finalement elles vous obéissent, ne vous en prenez plus à elles. Allah, en vérité, est Très Haut et Très Grand.
[262] Les hommes ont des caractéristiques particulières qui leur confèrent le rôle de chef de famille, de même que les femmes ont des qualités propres qui les prédisposent à remplir certaines tâches dont l’homme aurait bien du mal à s’acquitter. Autre sens : les hommes ont la charge des femmes dont ils assurent l’entretien, en raison des qualités… [263] En préservant leur chasteté et les biens de ces derniers.
35 Si vous redoutez la rupture entre les époux, faites intervenir un arbitre choisi dans chacune des deux familles. Si les deux arbitres[264] désirent réellement la réconciliation, Allah rétablira la concorde entre eux. Allah, Omniscient, connaît les réalités les mieux cachées.
36 Adorez Allah sans rien Lui associer. Traitez avec bonté vos père et mère, vos proches parents, les orphelins, les nécessiteux, les voisins, proches ou éloignés[265], vos compagnons[266], les voyageurs démunis et vos esclaves. Allah n’aime pas les êtres orgueilleux et prétentieux
[265] C’est-à-dire, selon certains, les voisins appartenant à votre famille ou votre tribu, comme ceux qui vous sont étrangers. [266] De route, précisent certains exégètes, vos conjoints, selon d’autres.
37 qui, non seulement se montrent eux-mêmes avares, dissimulant les faveurs qu’Allah leur a accordées, mais qui, de surcroît, incitent les autres à l’avarice. Nous avons préparé un châtiment humiliant à ces impies
38 et à ceux qui dépensent leurs biens par ostentation, sans croire ni en Allah, ni au Jour dernier. Celui dont Satan est le compagnon inséparable a là un bien mauvais compagnon.
39 Qu’ont-ils à perdre s’ils croient en Allah et au Jour dernier et offrent par charité une partie des biens qu’Allah leur a accordés ? Allah connaît parfaitement leurs intentions.
40 Allah, en vérité, ne lèse en rien Ses serviteurs, décuplant au contraire le salaire de leurs œuvres et leur accordant de surcroît, par un effet de Sa grâce, une immense récompense.
41 Qu’en sera-t-il des hommes lorsque, le Jour de la résurrection, Nous ferons venir le prophète de chaque nation comme témoin et que Nous te ferons venir pour témoigner contre ceux-là ?
42 Ceux qui auront rejeté la foi et désobéi aux Messagers souhaiteront, ce Jour-là, que la terre se referme sur eux[267]. Mais ils ne pourront rien dissimuler à Allah.
43 Vous qui croyez ! Gardez-vous de prier et d’approcher les lieux de prière en état d’ivresse jusqu’à ce que vous sachiez ce que vous dites, ou en état d’impureté majeure[268] - à moins d’être simplement de passage dans la mosquée - avant de prendre un bain rituel[269]. Si vous avez satisfait un besoin naturel[270] ou touché une femme[271], mais que, malades, vous ne pouvez vous purifier avec de l’eau ou, en voyage, vous en êtes privés, usez de terre pure que vous vous passerez sur le visage et les mains[272]. Allah, en vérité, est Très Indulgent et Très Clément.
[268] Consécutive, notamment, à des rapports conjugaux. [269] Les grandes ablutions (Ghousl). [270] Qui vous oblige, pour pouvoir prier, à effectuer les petites ablutions. [271] A travers des rapports conjugaux, qui vous obligent, pour pouvoir prier, à effectuer de grandes ablutions. [272] Est prescrite ici l’utilisation de la terre, à la place de l’eau, comme moyen de purification. Ces « ablutions sèches » sont autorisées en voyage, moment où l’eau manque généralement, d’où sa mention dans le verset, comme en dehors des voyages, pour peu que le musulman soit privé d’eau ou que son utilisation lui porte préjudice, en cas notamment de maladie ou de blessure. Ces ablutions, appelées « Tayammoum », consistent à poser les paumes sur de la terre pure, puis à se les passer sur le visage et les revers de la main.
44 N’as-tu pas vu ceux qui ont reçu une partie des Ecritures[273] ? Préférant eux-mêmes la voie de l’égarement à la voie du salut, ils voudraient que vous vous détourniez vous aussi du droit chemin.
[273] Les fils d’Israël, précisent les commentateurs, auxquels se rapporte tout le passage qui suit.
46 Certains, parmi les juifs, détournent les mots de leur sens, disant au Prophète : « Nous avons entendu, mais nous désobéissons », ou : « Ecoute, puisses-tu ne jamais entendre », ou encore : « Prête-nous l’oreille[274] », tordant les mots pour mieux dénigrer la religion. Or, il serait préférable pour eux et plus juste de dire simplement : « Nous avons entendu et nous obéissons », « Ecoute » et « Regarde-nous ». Mais Allah les a maudits pour prix de leur impiété. Ils sont donc bien peu disposés à croire.
47 Vous qui avez reçu les Ecritures ! Croyez au Livre que Nous avons révélé, et qui vient confirmer les Ecritures que vous détenez, avant que Nous n’effacions les visages de certains d’entre vous[275] et ne les retournions vers l’arrière, ou que Nous ne les maudissions comme Nous avons maudit ceux qui ont transgressé le shabbat. Les décrets d’Allah sont inexorables.
[275] En les rendant aveugles, expliquent certains exégètes. Selon d’autres, par cette expression et celle qui suit, Allah menace de les laisser s’enfoncer plus encore dans l’égarement.
48 Allah ne saurait pardonner que d’autres divinités Lui soient associées, mais Il peut pardonner à qui Il veut tout autre péché de moindre gravité. Quiconque associe d’autres divinités au culte d’Allah commet en effet un péché extrêmement grave.
51 N’as-tu pas vu ceux qui ont reçu une partie des Ecritures ? Ils croient à la sorcellerie et aux fausses divinités[277], et assurent aux païens qu’ils sont mieux guidés que les croyants.
[277] Ou : à Satan, qui incite les hommes à vouer un culte aux fausses divinités et à pratiquer la magie et la sorcellerie.
54 Envient-ils les gens[278] pour les faveurs[279] qu’Allah leur a accordées ? Nous avons pourtant attribué aux descendants d’Abraham l’Ecriture et la Sagesse, de même que Nous leur avons octroyé un immense royaume.
[278] Le Prophète et les musulmans. [279] La foi et la mission prophétique.
55 Certains parmi eux ont accepté la foi, tandis que d’autres l’ont rejetée. Les flammes de la Géhenne seront donc pour eux un châtiment amplement suffisant.
56 Nous introduirons dans le Feu tous ceux qui auront renié Nos signes. Dès que leurs peaux seront brûlées, Nous les remplacerons par de nouvelles, afin que leurs tourments soient éternels. Allah, en vérité, est Tout-Puissant et infiniment Sage.
57 Quant à ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres, Nous les admettrons dans des jardins traversés de rivières où, sous d’épais ombrages, ils demeureront à jamais en compagnie des épouses les plus pures.
58 Allah vous ordonne de restituer les dépôts à leurs ayants droit et, lorsque vous êtes appelés à prononcer un jugement, de le faire en toute équité[280]. Voilà une sage exhortation venant d’Allah qui, en vérité, entend tout et voit tout.
[280] Selon certains commentateurs, ce verset s’adresse en particulier aux dirigeants musulmans, appelés à respecter les droits de leurs administrés, à les juger en toute équité et à user en toute justice de leur autorité. Ce verset rappelle donc les devoirs du gouverneur musulman tandis que celui qui suit précise ceux de leurs administrés qui leur doivent obéissance.
59 Vous qui croyez ! Obéissez à Allah, obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui exercent l’autorité. En cas de désaccord, vous devrez vous en remettre au jugement d’Allah et du Messager, si vous croyez vraiment en Allah et au Jour dernier. Voilà la meilleure conduite à adopter, celle dont les suites seront les plus heureuses.
60 N’as-tu pas vu ceux qui prétendent croire au Livre qui t’a été révélé et aux Ecritures révélées avant toi ? Ils veulent mettre un terme à leurs différends en se référant aux lois des hommes alors qu’ils ont reçu l’ordre de les rejeter. Satan veut ainsi les égarer très loin du droit chemin.
61 Lorsqu’ils sont exhortés à venir se soumettre à ce qu’Allah a révélé et à s’en remettre au jugement du Messager, tu vois les hypocrites se détourner résolument de toi.
62 Qu’en sera-t-il d’eux lorsque, frappés par le malheur pour prix de leur impiété, ils viendront te trouver en jurant par Allah qu’ils étaient guidés par de bonnes intentions, désirant seulement rétablir la concorde entre les parties en conflit et vivre avec les uns et les autres en parfaite harmonie ?
63 Voilà ceux dont Allah connaît les véritables intentions et les vrais sentiments. Montre-toi indulgent envers eux et exhorte-les à la vertu en leur adressant, au sujet de leur comportement, des propos convaincants.
64 Nous avons envoyé des Messagers uniquement pour que, par Notre volonté, ils soient obéis des leurs. Si donc, après s’être lésés eux-mêmes, ils étaient venus implorer devant toi le pardon d’Allah, et si tu avais toi-même supplié le Seigneur de leur pardonner, ils auraient trouvé Allah prêt à accueillir leur repentir et à leur faire miséricorde.
65 Par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants tant qu’ils ne porteront pas devant toi leurs différends et n’accepteront pas sans rancœur ton jugement, se soumettant entièrement à ta décision.
66 Si Nous leur avions imposé de tuer leurs frères ou de quitter leur patrie, rares sont ceux parmi eux qui auraient obtempéré. Se soumettre aux ordres aurait pourtant été préférable pour eux et plus à même de raffermir leur foi.
69 Quiconque obéit à Allah et au Messager jouira au Paradis de la compagnie de ceux qu’Allah a comblés de Ses grâces parmi les prophètes, les croyants sincères, les martyrs et les vertueux. Quelle noble compagnie que celle-ci !
71 Vous qui croyez ! Prenez garde à l’ennemi et, après vous être préparés à l’affronter, marchez sur lui par détachements séparés ou en formant une seule armée.
72 Certains, parmi vous, traîneront certainement les pieds[282]. Et si vous subissez un revers, ils diront : « Grâce à Allah, nous n’avons pas participé à cette expédition à leurs côtés. »
73 Si, à l’inverse, vous obtenez par la grâce d’Allah une victoire, ils diront, comme s’ils n’éprouvaient aucune affection pour vous : « Si seulement nous les avions accompagnés, nous aurions obtenu un riche butin ! »
74 Que ceux qui veulent sacrifier cette vie à celle de l’au-delà luttent pour la cause d’Allah. A ceux qui sont tués en combattant pour la cause d’Allah ou reviennent victorieux, Nous accorderons une immense récompense.
75 Qu’avez-vous donc à ne pas défendre la cause d’Allah et ces êtres opprimés, hommes, femmes et enfants, qui implorent : « Veuille, Seigneur, nous délivrer de cette cité injuste[283] et nous accorder un allié sûr et un puissant protecteur ! »
[283] La Mecque qui opprimait alors les musulmans.
76 Ceux qui croient luttent par obéissance à Allah, tandis que ceux qui rejettent la foi luttent par obéissance à Satan[284]. Combattez donc les suppôts de Satan et sachez que les manœuvres de Satan sont d’une extrême faiblesse.
[284] Ou : ceux qui croient luttent pour la cause d’Allah, tandis que ceux qui rejettent la foi luttent pour la cause de leurs fausses divinités.
77 N’as-tu pas vu ceux auxquels il fut dit : « Abstenez-vous pour l’instant de combattre. Veillez seulement à accomplir la prière et à vous acquitter de l’aumône. » Lorsque le combat leur fut finalement prescrit, voilà qu’une partie d’entre eux se mit à redouter les hommes comme seul Allah mérite de l’être, voire plus encore, disant : « Pourquoi, Seigneur, nous prescris-Tu de combattre ? Si seulement Tu repoussais cette obligation à plus tard. » Dis-leur : « Les jouissances terrestres sont éphémères et ont bien peu de valeur. L’autre monde est bien meilleur pour celui qui craint le Seigneur. Et sachez que vous ne serez en rien lésés. »
78 Où que vous soyez, vous ne pourrez échapper à la mort, quand bien même vous seriez à l’intérieur de tours imprenables. Un bonheur leur arrive-t-il, ils l’attribuent à Allah. Si au contraire ils subissent un malheur, ils te l’imputent à toi. Dis-leur : « Tout arrive par la volonté d’Allah. » Mais qu’ont donc ces gens à être si peu enclins à comprendre les paroles qui leur sont adressées ?
79 Tout bonheur qui t’arrive est une faveur d’Allah, tandis que tout malheur qui t’atteint est la conséquence de tes œuvres. Nous t’avons envoyé aux hommes comme Messager. Allah suffit pour en témoigner.
80 Quiconque obéit au Messager obéit en réalité à Allah. Quant à ceux qui préfèrent se détourner, qu’ils sachent que Nous ne t’avons nullement envoyé pour surveiller ces gens dont tu n’es en rien responsable.
81 Ils jurent obéissance en ta présence. Mais dès qu’ils t’ont tourné le dos, certains d’entre eux trahissent secrètement leur engagement sans savoir qu’Allah consigne leurs conciliabules. Ne te préoccupe donc pas d’eux, mais place ta confiance en Allah dont le soutien suffit amplement à celui qui s’en remet sincèrement à Lui.
83 Lorsque leur parvient une nouvelle rassurante ou, au contraire, inquiétante, ils s’empressent de la propager plutôt que de la soumettre au Messager et à ceux qui détiennent l’autorité qui seuls sont en mesure de juger de son bien-fondé et de l’opportunité de la diffuser. Sans la grâce et la miséricorde d’Allah, la plupart d’entre vous suivraient certainement les suggestions de Satan.
84 Lutte donc pour la cause d’Allah tout en exhortant les croyants au combat. Mais sache que tu n’auras à répondre que de tes actes[285]. Allah fera ainsi cesser l’hostilité des mécréants. Allah est autrement plus puissant et Son châtiment bien plus terrifiant.
[285] Non de ceux des croyants qui refuseraient de combattre.
85 Quiconque est la cause d’une bonne action obtiendra une part de la rétribution et quiconque est la cause d’une mauvaise action se chargera d’une part du péché. Allah veille à toute chose.
86 Lorsqu’un salut vous est adressé, adressez en retour une salutation plus chaleureuse ou contentez-vous simplement de rendre le salut. Allah tient le compte de toute chose.
87 Allah - il n’est de divinité digne d’être adorée que Lui - vous rassemblera sans l’ombre d’un doute le Jour, inéluctable, de la résurrection. Est-il parole plus véridique que celle d’Allah ?
88 Qu’avez-vous donc à vous diviser en deux groupes au sujet des hypocrites alors qu’Allah les a fait retomber dans l’impiété pour prix de leurs péchés. Voudriez-vous donc guider des êtres qu’Allah a laissés s’égarer[286] ? Or, il n’y a point de salut pour celui qu’Allah laisse s’égarer.
[286] Autre sens : prétendriez-vous que ces êtres, qu’Allah a laissé s’égarer, sont bien guidés ?
89 Ils aimeraient vous voir renier la foi comme ils l’ont eux-mêmes rejetée, de sorte que vous soyez égaux dans l’impiété. Ne vous liez donc pas à eux tant qu’ils n’ont pas émigré pour Allah. S’ils s’y refusent, capturez-les et tuez-les où que vous les trouviez, et ne prenez parmi eux ni allié, ni protecteur.
90 Seuls seront épargnés ceux qui se joignent à un clan avec lequel vous avez vous-mêmes conclu un pacte de non-agression ou ceux qui se présentent à vous, le cœur serré à l’idée de devoir choisir entre vous combattre et combattre les leurs. Si Allah l’avait voulu, Il aurait pu les inciter à vous attaquer. Si donc ils se tiennent à l’écart et vous offrent la paix, renonçant à vous combattre, Allah ne vous donne plus aucune raison de les inquiéter.
91 Vous en trouverez d’autres qui cherchent à se préserver à la fois de vous et de leur clan. Chaque fois qu’ils sont appelés à l’idolâtrie, ils y retombent. Si donc ils ne se tiennent pas à l’écart et ne vous offrent pas la paix, persistant à vouloir vous combattre, capturez-les et tuez-les où que vous les trouviez. Voilà ceux qu’Allah vous donne toutes les raisons d’attaquer.
92 Il n’appartient aucunement à un croyant de tuer intentionnellement un autre croyant. Quiconque, cependant, tuerait un croyant par erreur devrait affranchir un esclave croyant et verser le prix du sang à ses héritiers, à moins que ceux-ci n’y renoncent par charité. Si la victime est un croyant, mais appartient à un clan ennemi, vous vous contenterez d’affranchir un esclave croyant. Et si celle-ci appartient à un clan auquel vous êtes liés par un pacte, que le prix du sang soit versé à ses héritiers et qu’un esclave croyant soit affranchi. Celui qui n’en trouve pas[287] devra, en expiation de son geste, jeûner deux mois consécutifs. Allah est Omniscient et infiniment Sage.
[287] Ne trouve pas d’esclave ou les moyens d’en affranchir.
93 Quant à celui qui tue intentionnellement un croyant, il est voué, pour prix de son geste, à la Géhenne où il demeurera, poursuivi par la colère et la malédiction d’Allah qui lui a préparé d’affreux tourments[288].
[288] A moins qu’il ne se repente de son geste, précisent nombre d’exégètes.
94 Vous qui croyez ! Lorsque vous partez combattre pour la cause d’Allah, agissez avec lucidité. Ne dites pas à celui qui, devant vous, fait acte de soumission[289] qu’il n’est pas croyant, convoitant uniquement ses biens. Allah dispose en effet d’immenses richesses. Vous vous trouviez vous-mêmes auparavant dans la même situation avant d’être touchés par la grâce d’Allah. Agissez donc avec discernement. Allah est parfaitement informé de vos agissements.
[289] Fait acte de soumission à Allah, en proclamant sa foi en Lui ou en vous adressant le salut de l’islam ou, fait acte de soumission à vous, les musulmans, en vous offrant la paix.
95 Les croyants qui s’abstiennent de combattre - à l’exception de ceux qui en sont dispensés[290] - ne sauraient égaler ceux qui sacrifient leurs biens et leurs vies pour la cause d’Allah. Allah a élevé le rang de ceux qui luttent corps et biens par rapport à ceux qui demeurent dans leurs foyers. Mais à chacun Il a promis la plus belle récompense, privilégiant toutefois ceux qui se sacrifient par rapport à ceux qui restent dans leurs foyers, en accordant aux premiers une immense récompense :
97 Quant à ceux qui ont été injustes envers eux-mêmes[291], ils s’entendront dire par les anges chargés de reprendre leurs âmes : « Qu’en était-il de vous[292] ? » « Nous étions impuissants dans notre pays », répondront-ils. Les anges diront : « La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour vous permettre d’émigrer ? » Voilà ceux qui n’auront d’autre refuge que la Géhenne. Et quelle horrible demeure !
[291] Ceux qui, alors qu’ils étaient capables d’émigrer, ont vécu parmi les mécréants sans être en mesure de pratiquer leur religion. [292] Pour avoir renoncé à émigrer.
100 Quiconque émigre par obéissance à Allah trouvera sur terre d’innombrables refuges et d’abondantes richesses. Quant à celui qui, après avoir quitté son foyer, poussé par le désir d’émigrer vers Allah et Son Messager, trouve la mort avant d’atteindre le but qu’il s’était fixé, sa récompense incombe à Allah qui est Très Clément et Très Miséricordieux.
101 Lorsque vous êtes en voyage, vous ne commettez aucun péché si, craignant d’être attaqués par les impies, vos ennemis déclarés, vous décidez de raccourcir la prière[293].
[293] La tradition du Prophète montre qu’il est permis aux musulmans de raccourcir la prière en voyage, que ceux-ci redoutent une attaque ennemie - ce qui était le cas dans la plupart de leurs voyages au début de l’islam - ou non.
102 Lorsque tu t’apprêtes à diriger la prière en commun[294], qu’un groupe de combattants, en armes, se place derrière toi. Pendant que ces derniers prient, qu’un second groupe monte la garde derrière eux. Puis que ceux qui n’ont pas encore prié viennent, toujours sur leurs gardes et en armes, accomplir la prière. Les impies n’attendent qu’une seule chose : que vous négligiez vos armes et vos bagages pour fondre sur vous comme un seul homme. Vous ne commettez cependant aucun péché si, gênés par la pluie ou indisposés, vous déposez vos armes. Mais demeurez toujours vigilants. Allah a préparé aux mécréants un châtiment humiliant.
[294] Va être décrite ici la prière dite « de la peur », prescrite lorsque les musulmans craignent une attaque ennemie. Cette prière n’est pas un simple raccourcissement de la prière, prescrit lui lors de tout type de voyage.
103 Une fois la prière accomplie, vous pouvez invoquer le nom d’Allah, debout, assis ou allongés sur le côté. Et lorsque vous vous retrouvez en sécurité, accomplissez la prière de façon normale. La prière doit être observée par les croyants à des heures déterminées.
104 Poursuivez sans relâche vos ennemis. Si vous souffrez, sachez qu’ils souffrent autant que vous, mais sans espérer ce que vous-mêmes pouvez espérer d’Allah[295]. Allah est Omniscient et infiniment Sage.
105 Nous t’avons révélé le Livre de vérité afin que tu juges entre les hommes selon ce qui t’a été enseigné par Allah. Ne t’érige donc pas en avocat des scélérats.
108 Ils se dérobent aux regards des hommes sans chercher à se cacher d’Allah qui pourtant est avec eux lorsqu’ils prononcent secrètement des paroles qu’Il réprouve. Mais aucune de leurs manœuvres n’échappe à Allah.
109 Voilà que vous prenez leur défense ici-bas. Mais qui, le Jour de la résurrection, prendra leur défense devant Allah ? Qui se chargera, ce Jour-là, de les protéger de Son châtiment ?
110 Quiconque, après avoir lésé autrui ou s’être fait injustice à lui-même, implore le pardon d’Allah trouvera Allah Très Clément et Très Miséricordieux.
112 Quant à celui qui se rend coupable d’une faute ou d’un péché, puis en accuse un innocent, il s’est chargé d’une infâme calomnie et d’un péché évident.
113 Sans la grâce et la miséricorde d’Allah envers toi, une partie d’entre eux aurait tenté de t’égarer. Mais ils n’égarent en réalité qu’eux-mêmes sans pouvoir te causer le moindre tort. Allah t’a révélé le Livre et la Sagesse, et t’a enseigné ce que tu ignorais. Le Seigneur t’a assurément comblé de Ses faveurs.
114 La plupart de leurs conciliabules ne comportent rien de bon, à l’exception de ceux où l’on incite autrui à faire la charité, à accomplir une bonne action ou à réconcilier des parties en conflit. A celui qui agit ainsi pour plaire à Allah, Nous accorderons une immense récompense.
115 Que celui qui, après avoir clairement discerné la vérité, s’oppose au Messager et se détourne de la voie des croyants, sache que Nous l’abandonnerons au sort qu’il s’est choisi et l’introduirons dans la Géhenne. Et quelle horrible demeure !
116 Allah ne saurait pardonner que d’autres divinités Lui soient associées, mais Il peut pardonner à qui Il veut tout autre péché de moindre gravité. Quiconque associe d’autres divinités au culte d’Allah s’est gravement écarté de la vérité.
119 Je les détournerai du droit chemin et les bercerai d’illusions. Je les inciterai à fendre les oreilles des bêtes du cheptel[298] et les pousserai à modifier la création d’Allah. » Or, quiconque prend Satan pour maître en dehors d’Allah est manifestement perdu.
[298] Qui seront ainsi marquées d’un tabou. Le terme arabe que nous traduisons ici par « bêtes du cheptel » désigne les bovins, les caprins, les ovins et les chameaux.
122 Quant à ceux qui auront cru et accompli de bonnes œuvres, Nous les admettrons dans des jardins traversés de rivières où ils demeureront à jamais. Promesse d’Allah qui s’accomplira inéluctablement. Est-il parole plus véridique que celle d’Allah ?
123 Votre salut, comme celui des gens du Livre, ne saurait dépendre de vos vaines espérances ou de leurs faux espoirs[299]. Quiconque commet le mal devra en payer le prix sans trouver, contre le châtiment d’Allah, ni soutien, ni protecteur.
124 Quant à ceux, hommes ou femmes, qui accomplissent de bonnes œuvres, tout en étant croyants, ils entreront au Paradis sans subir la moindre injustice.
125 Qui professe meilleure religion que celui qui se soumet à Allah tout en faisant le bien et qui suit la voie d’Abraham, monothéiste pur et sincère qu’Allah a élu et entouré de Son amour ?
127 Ils t’interrogent au sujet des droits des femmes. Réponds-leur : « Allah vous instruit à leur sujet, ajouté à ce qui vous a déjà été récité dans le Coran[300] à propos des orphelines que vous désirez épouser sans leur remettre la dot qui leur revient de droit[301], mais aussi au sujet des mineurs sans défense que vous ne devez pas priver de leur héritage et des orphelins que vous devez traiter avec la plus grande équité. » Il n’est pas de bien que vous accomplissiez dont Allah n’ait connaissance.
[300] Au tout début de cette même sourate, selon certains exégètes. [301] Ou : que vous répugnez à marier afin d’hériter de leurs biens.
128 Si une femme se sent dédaignée ou délaissée par son époux, l’un et l’autre ne commettent aucun péché s’ils parviennent à un arrangement[302]. Il est d’ailleurs toujours préférable de trouver un compromis, bien que l’homme soit par nature égoïste. Mais si, redoutant d’être injustes, vous vous montrez bienveillants[303], sachez qu’Allah est parfaitement informé de votre comportement.
[302] Par lequel, par exemple, la femme renonce à une partie de ses droits afin d’éviter la séparation. [303] Envers vos épouses pour lesquelles vous n’avez plus de désirs, en les traitant convenablement.
129 Vous ne serez jamais en mesure, malgré tous vos efforts, de traiter vos épouses de manière parfaitement équitable[304]. Ne penchez donc pas entièrement vers l’une, au point de délaisser complètement l’autre, la laissant en porte-à-faux[305]. Si donc, redoutant d’être injustes, vous les traitez convenablement, sachez qu’Allah est Très Clément et Très Miséricordieux.
[304] Puisque l’amour que vous leur portez, ou le désir que vous éprouvez pour elles, diffère d’une épouse à une autre. [305] N’étant ni vraiment mariée, ni répudiée.
130 Si les deux conjoints finissent par se séparer, Allah par Sa grâce permettra à chacun de se passer de l’autre. Les faveurs et la sagesse d’Allah sont infinies.
131 A Allah appartient tout ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre. Nous avons ordonné à ceux qui ont reçu les Ecritures avant vous et à vous-mêmes de craindre Allah. Si donc vous rejetez la foi, sachez que tout ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre appartient à Allah qui peut donc parfaitement se passer des hommes et qui est digne de toutes les louanges.
134 Que celui qui convoite la récompense de ce bas monde sache que c’est Allah qui détient la récompense terrestre et celle de l’au-delà. Allah entend tout et voit tout.
135 Vous qui croyez ! Agissez en toute justice et rendez témoignage dans le seul but de plaire à Allah, même si vous devez pour cela témoigner contre vous-mêmes, vos père et mère ou vos proches parents. Que celui contre lequel vous êtes appelés à témoigner soit riche ou pauvre, sachez qu’Allah sait mieux que vous ce qui va dans son intérêt. Que vos sentiments ne vous empêchent donc pas de rendre justice. Et si vous produisez un faux témoignage ou refusez simplement de témoigner, sachez qu’Allah est parfaitement informé de vos agissements.
136 Vous qui croyez ! Ayez toujours foi en Allah, en Son Messager, au Livre qu’Il a révélé à Son Messager et aux Ecritures qu’Il a révélées avant cela. Quiconque renie Allah, Ses anges, Ses Livres, Ses Messagers et le Jour dernier, s’est gravement écarté de la vérité.
137 Ceux qui, après avoir cru, renient la foi, puis redeviennent croyants avant de rejeter à nouveau la foi et de persister dans l’impiété, Allah ne saurait leur pardonner et les mettre sur la bonne voie.
139 Eux qui prennent les mécréants pour alliés plutôt que leurs frères croyants. Cherchent-ils leur protection et, par eux, à devenir plus puissants ? Qu’ils sachent donc que c’est Allah seul qui peut les protéger et les rendre puissants.
140 Allah vous a déjà révélé dans le Coran[306] de fuir la compagnie des impies qui, devant vous, renient et tournent en dérision Ses versets, jusqu’à ce qu’ils changent de discussion. Sans quoi, vous seriez associés à leur blasphème. En vérité, Allah réunira ensemble les hypocrites et les mécréants dans la Géhenne.
[306] Allusion au verset 68 de la sourate 6 qui fut révélée à la Mecque, c’est-à-dire, avant la sourate Les femmes, révélée elle à Médine. Rappelons ici que le classement des sourates dans le Coran ne correspond pas à la chronologie de leur révélation, mais à leur longueur, de la plus longue, la sourate La vache, aux plus courtes.
141 Ces hypocrites attendent de connaître la tournure des événements. Si, par la grâce d’Allah, vous remportez un succès, ils vous disent : « N’étions-nous pas à vos côtés ? » Si, à l’inverse, l’affrontement tourne momentanément à l’avantage des mécréants, ils leur disent : « Ne vous avons-nous pas assistés secrètement et protégés des croyants ? » Allah jugera donc les uns et les autres le Jour de la résurrection. Jamais Allah ne placera les croyants sous la domination des mécréants[307].
[307] Jamais Allah n’accordera une victoire totale et définitive aux mécréants sur les croyants, même si les impies peuvent, à certains moments de l’Histoire, prendre le dessus sur une partie des musulmans (Tafsîr ibn Kathîr).
142 Les hypocrites pensent pouvoir tromper Allah sans savoir que c’est Lui, en réalité, qui les trompe. Lorsqu’ils se lèvent pour la prière, ils l’accomplissent avec paresse et ostentation. A peine se souviennent-ils d’Allah.
144 Vous qui croyez ! Gardez-vous de prendre les mécréants pour alliés plutôt que vos frères croyants. Voulez-vous ainsi fournir à Allah un argument décisif contre vous ?
146 à l’exception de ceux qui se repentent, s’amendent, s’attachent fermement à la religion d’Allah, s’en remettent au Seigneur et Lui vouent un culte exclusif et sincère. Ceux-là seront en compagnie des croyants auxquels Allah accordera une immense récompense.
148 Allah n’aime pas les mauvaises paroles proférées à l’encontre d’autrui, sauf par celui qui est victime d’une injustice[308]. Allah entend tout et sait tout.
[308] Qui peut donc invoquer Allah contre son oppresseur ou simplement se plaindre de l’injustice qu’il a subie.
149 Que vous fassiez le bien publiquement ou discrètement, que vous pardonniez à celui qui vous a lésés, sachez qu’Allah est Très Indulgent et Omnipotent.
150 Ceux qui renient Allah et Ses Messagers, voulant faire une distinction entre la foi en Allah et la foi en Ses Messagers, puisqu’ils prétendent croire en une partie d’entre eux tout en reniant les autres, voulant ainsi adopter une voie intermédiaire[309],
[309] Entre la foi et l’impiété, expliquent certains commentateurs.
152 Quant à ceux qui croient en Allah et Ses Messagers, sans faire de distinction entre ces derniers, ils seront récompensés par Allah qui est Très Clément et Très Miséricordieux.
153 Les fils d’Israël te demandent de faire descendre sur eux un livre du ciel. Leurs ancêtres se sont montrés plus insolents encore en demandant à Moïse : « Fais en sorte que nous voyions Allah de nos propres yeux. » Ils furent donc foudroyés pour prix de leur iniquité. Puis, malgré tous les signes dont ils ont été témoins, ils ont adoré le Veau, ce que Nous leur avons pardonné. Et Nous avons permis à Moïse de produire des miracles éclatants.
154 Dressant le Mont au-dessus des Hébreux, Nous avons contracté l’Alliance avec eux. Nous leur avons ordonné de franchir la porte en toute humilité et défendu de transgresser le shabbat, prenant d’eux un engagement solennel.
155 Nous les avons ensuite maudits pour avoir violé leur engagement, renié les signes d’Allah, tué injustement les prophètes et affirmé : « Nos cœurs sont imperméables à la foi. » C’est plutôt qu’Allah a apposé un sceau sur leurs cœurs pour prix de leur impiété, si bien qu’ils sont peu disposés à croire.
157 et prétendu avoir tué le Messie, Jésus fils de Marie, le Messager d’Allah. Or, ils ne l’ont ni tué, ni crucifié, mais furent seulement le jouet d’une illusion[310]. Tous ceux qui se sont opposés à ce sujet sont en réalité dans l’incertitude la plus totale, formulant de simples suppositions. Ils ne l’ont certainement pas tué,
[310] Fut crucifié à sa place un homme qu’ils prirent pour Jésus, expliquent nombre d’exégètes.
159 Il n’est personne, parmi les gens du Livre, qui ne croira en Jésus avant sa mort[311]. Et le Jour de la résurrection, il témoignera contre eux.
[311] Chaque juif, chaque chrétien, croira en Jésus avant sa mort : la mort de Jésus qui, à la fin des temps, redescendra sur terre, selon certains exégètes, ou la mort de ce juif et de ce chrétien, selon d’autres.
160 Pour prix de leur iniquité, Nous avons interdit aux juifs les nourritures pures et saines qui leur étaient jusque-là autorisées, mais aussi pour n’avoir cessé de détourner les hommes de Notre voie,
161 avoir pratiqué l’usure, qui leur était pourtant défendue, et s’être emparés injustement des biens d’autrui. Nous avons donc préparé à ceux d’entre eux qui ont rejeté la foi un douloureux châtiment.
162 Quant à ceux, parmi eux, qui sont versés dans la religion et ceux qui ont la foi, ils croient au Livre qui t’a été révélé et aux Ecritures révélées avant toi, accomplissant la prière, s’acquittant de l’aumône et croyant en Allah et au Jour dernier. A ceux-là, Nous accorderons une immense récompense.
163 Nous t’avons confié la Révélation comme nous l’avons confiée à Noé et aux prophètes qui lui ont succédé. Nous l’avons confiée à Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob, aux fils d’Israël, à Jésus, Job, Jonas, Aaron et Salomon. Et, à David, Nous avons donné les Psaumes.
165 Des Messagers chargés d’annoncer aux hommes la bonne nouvelle et de les mettre en garde. Ces derniers n’auront ainsi aucun argument à opposer à Allah après l’envoi des Messagers. Allah est Tout-Puissant et infiniment Sage.
166 Allah témoigne de l’authenticité du Livre qu’Il t’a révélé avec le message de vérité[312]. Les anges aussi en témoignent, mais Allah est un témoin amplement suffisant.
[312] Autre sens : qu’Il t’a révélé en connaissance de cause.
170 Ô hommes ! Le Messager vous a apporté la vérité de la part de votre Seigneur. Croyez donc en lui pour votre plus grand bien. Si vous préférez rejeter la foi, sachez que tout ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre appartient à Allah qui est Omniscient et infiniment Sage.
171 Chrétiens ! Ne soyez pas excessifs dans vos croyances[313]. Ne dites sur Allah que la vérité. Le Messie, Jésus fils de Marie, n’est que le Messager d’Allah, Son verbe qu’Il a projeté en Marie[314] et un esprit émanant de Lui[315]. Croyez donc en l’unicité d’Allah et en Ses Messagers. Cessez de parler de trinité, cela est bien mieux pour vous. Allah est un dieu unique. Etant le Maître des cieux et de la terre, Il est trop glorieux et trop saint pour avoir un fils. Et Il n’a besoin de personne pour diriger la Création.
[313] Relatives notamment à Jésus. [314] Pour les musulmans, Jésus est le « verbe d’Allah » dans la mesure où il est né sans père, de l’ordre divin « Sois » qui eut pour conséquence sa naissance miraculeuse. On est donc loin de la croyance chrétienne en l’incarnation du Verbe - Dieu lui-même - en la personne de Jésus. [315] Plusieurs explications ont été données à la formule : « esprit émanant d’Allah ». Selon la première, cela signifie que Jésus est une âme créée par Allah au même titre que les autres âmes humaines. Selon une seconde interprétation, cela signifie que le Messie est né d’un souffle de vie transmis par l’ange Gabriel, lui-même envoyé par Allah. Cette seconde explication rejoint donc celle proposée par les commentateurs musulmans pour l’expression « verbe d’Allah ». Jésus n’est le « verbe d’Allah » que dans la mesure où il est né de ce verbe, le Fiat divin, et il n’est un « esprit émanant d’Allah » que dans la mesure où il est créé, directement, de ce souffle de vie, à la différence des autres hommes, nés d’un père et d’une mère, à l’exception d’Adam. Allah compare d’ailleurs Adam et Jésus dans cet autre verset : « La création de Jésus est, pour Allah, tout aussi miraculeuse que celle d’Adam qu’Il fit de poussière et auquel Il dit : “Sois”, si bien qu’il fut homme. » (3, 59) Et Il dit au sujet d’Adam : « Lorsque Je lui aurai donné une forme accomplie et aurai insufflé en lui de Mon Esprit. » (15, 29)
172 Le Messie ne trouvera jamais indigne d’être le serviteur d’Allah, pas plus que les anges rapprochés. Quant à ceux qui, par orgueil, trouvent indigne d’adorer Allah, Il les rassemblera tous vers Lui.
173 A ceux qui auront cru et accompli de bonnes œuvres, Il accordera leur entière récompense et leur ajoutera même de Ses faveurs. Quant à ceux qui auront refusé, par orgueil, de se soumettre à Lui, Il les châtiera douloureusement, sans qu’ils puissent trouver contre Son châtiment ni soutien, ni protecteur.
174 Ô hommes ! Des preuves certaines[316] vous ont été apportées de la part de votre Seigneur qui a fait descendre sur vous une lumière éclatante[317].
[316] De l’authenticité de la mission du Messager, précisent certains commentateurs. [317] Le Coran.
175 Ceux donc qui croient en Allah, s’attachent fermement à Sa religion et s’en remettent entièrement à Lui seront admis dans Sa grâce, comblés de Ses faveurs et guidés vers le droit chemin menant au Seigneur.
176 Ils t’interrogent au sujet de la personne qui meurt sans laisser ni ascendants, ni descendants[318]. Réponds-leur : « Allah vous indique les règles relatives à ce type d’héritage : si un homme meurt sans laisser ni parents, ni enfants, mais uniquement une sœur, celle-ci aura droit à la moitié de la succession. Et son frère sera son seul héritier, si celle-ci meurt sans laisser ni ascendants, ni descendants. S’il laisse deux sœurs ou plus, celles-ci se partageront les deux tiers de l’héritage. Et s’il laisse des frères et des sœurs, alors au garçon reviendra la part de deux filles. » Allah vous expose clairement les lois successorales afin que nul ne soit lésé. Allah a une parfaite connaissance de toute chose.
[318] Il s’agit du cas, déjà abordé au verset 12 de cette même sourate, où le défunt ne laisse ni père, ni mère, ni enfants, mais des héritiers collatéraux, frères et sœurs en l’occurrence.
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